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Vocations diverses

Il existe de nombreux types de croix : le terme générique "croix de chemin" regroupe les croix de carrefour, de limite ou bornage, de rogations ou rameaux, de pont, s'y ajoutent les croix spécifiques de cimetière, de village, d’église, de saint Patron, de sommet, de maison, de source, de fontaine, de menhir... 

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Les croix de chemins sont des croix monumentales qui se sont développées depuis le Moyen Âge et sont destinées à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (bois, granite, aujourd’hui en fonte, fer forgé ou en ciment), elles agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et symbolisent l’acte de foi de la communauté. 

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La multiplication des croix de chemins a été grandement favorisée par le concile de Clermont présidé par le Pape Urbain II en 1095 qui étendit aux croix de chemins le bénéfice du droit d’asile, déjà octroyé aux églises et aux cimetières.« Quiconque, pour échapper à la poursuite de ses ennemis, demande refuge à une croix de chemin, sera aussi intangible que s’il avait gagné une église » « Celui qui enlace une croix touche un asile aussi inviolable que s’il s’était réfugié dans une église… » Il est précisé que le malfaiteur qui s’est fié à cette protection sera remis à la justice avec promesse de sauvegarder sa vie. Dés lors, les croix vont se multiplier à l’envi sur les chemins où elles joueront pour les pèlerins du Moyen Age un double rôle de guide et de protection. Les ordres des Templiers et des Hospitaliers jouent alors un rôle prédominant dans l’art crucifère.

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Les croyants devaient se signer en passant devant, pouvaient y trouver protection, y apporter des offrandes et elles servaient de stations lors des processions.

Un certain nombre de croix de chemin sont aussi des croix sur la voie des morts. De la maison du défunt à l'église paroissiale, le convoi funéraire s'arrêtait à toutes les croix et l'on récitait quelques prières appropriées.  

 

Les croix de chemins servaient entre autres à délimiter des espaces géographiques, religieux ou administratifs tels que les paroisses, les seigneuries et autres limites de juridiction. Comme le menhir avant elle, la croix pouvait servir de borne. Entrée et sortie des villages étaient normalement pourvues d'une croix, mais toutes les limites, religieuses ou profanes, pouvaient être ainsi matérialisées.

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Signe de protection, la croix est très représentée du XVIe siècle à nos jours. On distingue en fait les croix dues à la volonté des communautés et des croix érigées par des familles.

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Les premières agrémentent les bourgs et les hameaux, symbolisant la foi de la communauté. On les rencontre souvent aux carrefours, elles guident le voyageur et le protègent de l’inconnu et des mauvaises rencontres.

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Nombreuses sont celles que l’on doit à des initiatives privées, souvent par des familles aisées. On voulait à la fois affirmer sa foi et protéger les siens. On y gravait parfois le nom de la famille ou même un blason. Certaines trônent encore sur les murs de clôture de propriétés cossues.

Aux croix en bois, qu’on remplaçait pieusement lorsqu’elles tombaient, tous les vingt ans environ, ont succédé des monuments de pierre, œuvres de tailleurs de pierre locaux. Ces artisans ont pu, grâce aux libéralités d’un propriétaire aisé, assurer une meilleure longévité à ces fragiles témoins de la piété des campagnes.

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Au moins sept croix par paroisse...

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Dans l’ensemble, jadis, on trouvait pour chaque paroisse :

 

  • Trois croix de Rogations, bénies l’une après l’autre lors des processions quotidiennes qui se déroulaient durant les trois jours précédant l’Ascension. Le prêtre bénissait les champs en vue de bonnes récoltes.

  • Une croix des Rameaux, où l’on se rendait ce jour là en procession pour la bénédiction des rameaux de buis.

  • Une croix de Mission, élevée par les paroissiens à l’occasion d’une mission, c’est à dire lors de plusieurs journées de manifestations religieuses qui, tous les dix ans revivifiaient la foi des fidèles.

  • Une croix de saint Patron honorant le saint protecteur de la paroisse.

  • Une croix de cimetière élevée au milieu de l’enclos béni, ou à l’emplacement d’un ancien cimetière désaffecté.

 

Ces sept croix représentent un minimum pour une paroisse. Il faut ajouter toutes les croix particulières, plantées par dévotion ou pour commémorer un événement ou un accident.

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Le nom d’une croix rappelle le lieu où elle se trouve, sa forme, sa couleur, le Saint, l’événement auquel elle se rattache ou le donateur.

Quelle qu’en soit la nature et l’origine, lorsque la croix est érigée, elle est bénite. Elle fait généralement l’objet d’un culte et de processions. Sa présence entraîne souvent l’appellation du lieu sous le forme : La Croix de…. , suivie d’un nom propre, celui d’une famille locale.

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L’Auvergne s’enorgueillit à juste titre de ses croix en pierre dont la floraison est liée à l’abondance et à la diversité des pierres de taille de bonne résistance à l’érosion. C’est la seule région à pouvoir concurrencer la Bretagne en la matière.

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On voit donc que bon nombre de croix sont d’origine très ancienne, même si le monument actuel n’a parfois qu’un siècle ou moins. Beaucoup de croix ont disparu mais certaines communes en sont encore riches ; c'est le cas de la Montagne limousine (nord de la Corrèze) mais la Xaintrie détient aussi quelques records : 5 croix à Auriac, 4 à Bassignac-le-Haut et Saint-Privat.

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