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La Xaintrie, entre Limousin et Auvergne

« Xaintrie, quel drôle de nom pour une région ! » nous direz-vous…

L'explication de l'origine du nom varie selon les auteurs. Il proviendrait soit de Lou Chaintrie ou Santria, anciens mots occitans signifiant une borne ou limite, soit de Sainte Trie ou Terra Santria, appelée ainsi dans les archives de la maison de Turenne (Vicomté de Turenne) qui, par contraction, serait devenue Xaintrie.


Dans son ouvrage paru en 1878, Histoire de la Xaintrie, M. Saint-Bonnet, propose l'explication suivante :

« À l'extrémité sud-est du département, trois cantons contigus : une petite partie du canton d'Argentat, Mercœur, Saint-Privat, qu'on désigne assez souvent sous le nom collectif de Xaintrie, parce qu'ils sont ceints par trois rivières : La Cère, qui sépare Mercœur du Cantal et du Lot ; la Dordogne et la Maronne. »

 

C’est une région captivante, un coin de France profonde et rurale composé de deux plateaux granitiques entre les rivières Dordogne et Cère, aux confins du Limousin, de l’Auvergne et du Quercy, la Xaintrie offre un paysage varié : vallons boisés où serpentent de nombreux ruisseaux, gorges profondes, berges escarpées qui excluent toute monotonie. Au détour d’une route on y découvre des sites grandioses et divers comme, par exemple, les Ruines de Merle, les Gorges de la Maronne et de la Cère, la haute vallée de la Dordogne ainsi que de nombreux villages pittoresques, églises à jolis clochers à peigne (mur unique percé d'une ou plusieurs baies destinées à accueillir une ou des cloches) et châteaux chargés d’histoire). La Maronne délimite la Xaintrie noire, contrée riche en pins, de la Xaintrie blanche où domine le bouleau (à l’écorce blanche).

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Emplacement de la Xaintrie dans le Massif Central

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Emplacement de la Xaintrie en Corrèze

Autrefois impétueuse, descendue par de téméraires gabariers, la Dordogne est aujourd’hui domptée par une série de barrages et de lacs étirés sur une centaine de kilomètres au cœur d’une nature verdoyante et sauvage. Historiquement, jusqu’à la fin du XIXe, ce fut une grande voie de communication entre le haut pays forestier et le bas pays viticole. Le bois, destiné à la fabrication de tonneaux, mais aussi les produits auvergnats et limousins étaient exportés vers le bordelais par les fameuses gabares.

Partant d’Argentat les gabares , nommées également « argentats » ou « courpets », grosses barques à fond plat construites sur place pour la navigation fluviale descendaient la rivière « Espérance » au mépris de mille dangers puis étaient découpées à l’arrivée pour devenir du bois de chauffage car la voie d’eau n’étaient navigable dans les deux sens qu’à partir de Souillac. Les gabariers revenaient à pied, dépensant en chemin une partie de leur salaire. Ce commerce fut ruiné par le chemin de fer à partir de 1875 et il faudra attendre 1935 pour que la vallée reprenne vie avec la construction de cinq grands barrages hydroélectriques qui nécessiteront pourtant l’engloutissement de villages et hameaux à jamais disparus.

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Gabare à Argentat-sur-Dordogne (jaimelafrance.tourisme.fr)

La région est une zone d’élevage bovin (race limousine et salers – veau élevé sous la mère), on y rencontre aussi de beaux troupeaux de moutons. Ici, il s’agit moins de la Corrèze et du Limousin que de quelques lambeaux de l’Auvergne pris au piège des rivières descendues des volcans : la Cère, la Maronne, la Dordogne, le Doustre, pour le plus grand bonheur des pécheurs. Il n’y a pas si longtemps, si vous vouliez faire de la peine à quelqu’un, vous n’aviez qu’à lui dire qu’on était en Limousin… C’était jadis un lieu où soufflait l’esprit de chapelle et de clocher. Aurillac est à quelques lieux, qui fût durant le Moyen Age un grand centre de rayonnement chrétien. Dans ce pays christianisé depuis longtemps, on ne se riait pas du curé, il était plus important que le maire.

La région est une zone d’élevage bovin (race limousine et salers – veau élevé sous la mère), on y rencontre aussi de beaux troupeaux de moutons. Ici, il s’agit moins de la Corrèze et du Limousin que de quelques lambeaux de l’Auvergne pris au piège des rivières descendues des volcans : la Cère, la Maronne, la Dordogne, le Doustre, pour le plus grand bonheur des pécheurs. Il n’y a pas si longtemps, si vous vouliez faire de la peine à quelqu’un, vous n’aviez qu’à lui dire qu’on était en Limousin… C’était jadis un lieu où soufflait l’esprit de chapelle et de clocher. Aurillac est à quelques lieux, qui fût durant le Moyen Age un grand centre de rayonnement chrétien. Dans ce pays christianisé depuis longtemps, on ne se riait pas du curé, il était plus important que le maire.

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La maison aussi est plus auvergnate que limousine. La lauze lourde et rustique recouvre le toit des maisons aux murs épais. La couverture de toit en lauze pèse au moins 100 kg au mètre carré soit pas moins de 20 tonnes pour une maison classique. Cela explique l’épaisseur des murs des bâtisses et la forme du toit qui, de profil, dessine presque toujours un triangle isocèle. Traditionnellement les lauzes sont retenues par des chevilles enfoncées en force.

La maçonnerie en Xaintrie, comme il se doit, c’est de la belle ouvrage.

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